Rentrée littéraire: 5 romans qui sortent du lot

comments 28
Lectures

607 nouveaux romans, BIM!

Comme chaque année, la rentrée littéraire se transforme en véritable chasse au trésor pour les libraires (et pour les lecteurs).

Lire, lire, lire pour trouver des pépites, des romans qui sortent du lot, des coups de coeur à partager. Sur les dizaines de romans lus, il a eu des déceptions, des surprises et quelques magnifiques découvertes. C’est tellement chouette quand ça arrive, quand on tient dans les mains un trésor littéraire, un livre qui laissera une marque.

Sans roulement de tambour, voici mon TOP 5!

La petite lumière, Antonio Moresco (Verdier)

« Je suis venu ici pour disparaître, dans ce hameau abandonné et désert dont je suis le seul habitant. » Le narrateur, qui vit isolé dans un paysage montagneux, est intrigué par une petite lumière qu’il aperçoit chaque soir, au loin. D’où vient-elle? Qui l’allume?  L’écriture de Moresco (dont c’est le premier roman traduit en français) est un monde qui palpite, d’une finesse inouïe. On frôle le chef-d’œuvre. Pour moi, c’est LA pépite littéraire de cette rentrée!

Le fils, Philipp Meyer (Albin Michel)

« Le fils », c’est l’histoire d’une famille, du Texas et de l’Amérique qui se déploie devant nos yeux subjugués. 650 pages qui se dévorent avec avidité et urgence, tant on se sent assoiffé, tant on veut s’en abreuver encore et encore, tant la terre et les destins sont brûlants dans ce coin-là.
Romanesque, passionnant, magistral!

Cent sept ans, Marie-Aimée Lebreton (Buchet Chastel)

Nine et sa mère, Madame Plume, ont dû quitter l’Algérie et leur petit village flamboyant de Kabylie pour s’installer en France, dans le nord. Douce et forte, l’écriture de M-A Lebreton est une découverte en soi. Par la magie des mots, ce court récit de l’exil se transforme en un moment de poésie poignant et lumineux!

Tristesse de la terre, Eric Vuillard (Actes Sud)

Buffalo Bill fut le créateur du plus grand spectacle du monde, le Wild West Show, qui attira 70 millions de spectateurs en 20 ans. Ce qu’il orchestrait sur scène et devant la foule en délire, c’est le génocide du peuple indien, qui se rejouait encore et encore avec pour acteurs les véritables victimes du massacre. Le texte de Vuillard condense cet épisode de l’histoire avec une intelligence littéraire exceptionnelle. Un récit brillant!

La couleur du lait, Nell Leyshon (Phébus)

Campagne anglaise, 1831. La confession presque viscérale de la jeune Mary, forcée de quitter la ferme familiale pour s’installer au service d’un pasteur. Une voix singulière, qui surprend, puis qui submerge. On reste longtemps imprégné par ce roman qui possède cette force si précieuse de réussir à effacer tout ce qu’il y a autour.

J’ai aussi beaucoup aimé:

  • Nos disparus (Tim Gautreaux)
  • La peau de l’ours (Joy Sorman)
  • La chute des princes (Robert Goolrick)
  • Le palais de glace (Tarjei Vesaas)
  • Le dernier gardien d’Ellis Island (Gaëlle Josse)

J’espère que vous allez bien et, forcément, je vous claque un bécot de circonstance! 

Bonnes lectures*

Un commentaire

  1. Ah oui, comme Corinne, je ne peux pas lire autant. Si j’arrive à lire 10 à 15 livres par an, je suis déjà contente! J’ai tendance à lire de gros pavés dans lesquels je me plonge pendant des vacances, ou actuellement en congé maternité! Ainsi aussi, je les associe à des périodes de ma vie particulière!
    Dans ta selection « La petite lumière » m’attire bien. Je le garde bien en tête celui là!

    • Ah, ce livre, c’est quelque chose. Tu pourras facilement le trouver en version originale à Milan j’imagine.
      Je me demande si la traduction rend honneur au texte de Moresco, j’aurais aimé pouvoir le lire en italien.

  2. Bonjour !
    Deux livres qui m’ont aussi beaucoup plu dans cette sélection : Le Fils, et Tristesse de la Terre. Et dans les bonus « J’ai beaucoup aimé », le Tim Gautreaux est très bien aussi.
    La Couleur du Lait m’intrigue grâce à ton article, d’autant plus que les éditions Phébus sortent souvent des romans de qualité.
    Merci !

    • Bonjour Audrey, je vois que tu as dévoré la rentrée littéraire toi aussi! Comme je le disais dans les commentaires précédents, La couleur du lait est très spécial, une écriture très brute, mais qui m’a embarquée.
      A bientôt!

  3. Tes articles littéraires m’ont toujours bien guidées, j’ai d’ailleurs offert deux livres types westerns à mon papa grâce à toi ^_^

    • Oui, je me souviens, tu lui avais offert Les frères Sisters, non? 🙂
      Dans le genre, il pourrait aussi aimer « Homesman » ou « Le tireur », de Glendon Swarthout.

      • Tu as bonne mémoire =) Je l’avais lu et l’avais aimé aussi!
        Merci, je retiens et vais aller voir ça pour St-Nicolas/Noel!

  4. Bonjour, ce genre de sélection est toujours utile, même si on se doute bien que c’est tout subjectif ! Le palais des glaces de Vesaas n’est pas une nouveauté, non ? Il me semble l’avoir dans ma liste à lire depuis des lustres ?

  5. J’ai réservé La couleur du lait à la mediatheque il y a quelques semaines, j’espère être aussi séduite lorsque je l’aurais enfin !

  6. Valou_un_point_c_tout says

    J’aime ce genre de rubrique. J’ai une petite question, La Couleur du Lait est-ce qu’il vaut vraiment le coup ? Car quand je lis campagne anglaise. 1831. Comment te dire?! je suis toute émoustillée mais peur d’être déçue. Pas facile forcément, car les goûts et les couleurs…Mais étant une Grande amoureuse de Dickens, Austen, Wilde, etc, tu me le conseilles ?

    Merci beaucoup et bonne journée 🙂

    • Bonjour Valérie,
      Non, on n’est pas du tout dans le style Austen & Co. donc si tu t’attends à ça, tu seras déçue je crois. Le style est très particulier, très brut, il s’agit d’une confession et le langage utilisé est presque le langage parlé, (en vieil anglais de la campagne, ici retranscrit en « vieux » français, avec toutes les tournures de phrases un peu étranges qui vont avec). Au début, ça surprend un peu, mais une fois qu’on rentre dedans, c’est une immersion totale et cette langue permet une vraie évocation de l’époque (et du milieu), je trouve.

      • Valou_un_point_c_tout says

        Merci beaucoup Célestine pour ton conseil car j’allais partir sur une idée fausse.
        Au vu de ta description, ce livre semble pouvoir être quand même très intéressant car je sais à quoi (ne pas) m’attendre 😉

  7. Bien d’accord sur le roman d’Eric Vuillard. Donc, il me reste à lire Le fils, Cent sept ans que j’avais repérés. Par contre, tu me fais découvrir les deux autres. Merci

Répondre à Célestine Causette Annuler la réponse.