Le grand marin, un roman éblouissant ♥︎

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Lectures

C’est un livre qu’on se prend en pleine face, comme une énorme vague iodée, une bourrasque venue du grand nord. C’est un roman vivant qui crée de l’espace, de l’immensité, de la liberté et qui laisse un goût de sel partout, dans les cheveux emmêlés et sur les lèvres, puis quelques gerçures aussi, parce que c’est pas rose tout les jours, l’océan.

le grand marin

Catherine Poulain raconte une femme, Lili, partie pour la dernière frontière, l’Alaska, avec pour seule volonté celle d’embarquer sur un bateau de pêche. La morue noire, le crabe, le flétan. Elle veut vivre cette existence rude et extrême, elle a besoin de s’oublier dans l’effort, dans la fatigue immense des corps brisés, exténués et dans la singulière fraternité d’un équipage isolé, totalement livré aux éléments.

Cette vie-là, c’est renoncer, un peu. C’est espérer aussi. C’est le sel qui ronge la peau, l’humidité permanente, les bars du port et les hommes ivres, les blessures, les poissons, le travail, la camaraderie. Et un jour, un grand marin.

le grand marin

C’est une roman impressionnant, étourdissant, urgent. Le décalage entre la rudesse du contexte et la finesse de l’écriture et des sentiments touche au sublime. On y est, on y croit, on vit là. Avec Lili, le petit moineau, et les lions et autres loups de mer bourrus.

Rien d’étonnant dans cette évocation plus vraie que nature puisque Catherine Poulain, l’auteure, a pêché 10 ans en Alaska avant de se faire expulser des Etats-Unis. On sent tout l’amour qu’elle porte à cette existence d’épuisement et d’excès, ce monde sauvage, absolu, solitaire. C’est presque un témoignage, une déclaration. 

C’est très, très beau. 

Le grand marin, Catherine Poulain, Editions de l’Olivier, 384p., 19€

ocean

Un commentaire

  1. Tu parles tellement bien de ce roman, que l’on a envie d’y plonger immédiatement 🙂
    Je ne connaissais ni l’écrivain, ni le livre en tout cas !

  2. Je l’ai eu samedi dernier pour mon anniversaire, parce que mon rêve est l’Alaska! J’ai commencé a le lire, j’aime déja!

    • Un premier roman tellement réussi, oui. Et Catherine Poulain est une femme fascinante, quelle vie! Pêcheuse en Alaska, barmaid à Hong Kong, bergère dans les Alpes…

    • C’est vrai, maintenant que tu le dis, Les Déferlantes possède aussi ce côté brut et la mer omniprésente. Je l’ai lu il y a très longtemps mais c’est le souvenir que j’en ai gardé.

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